Les chefs traditionnels tchadiens et les effets de la décentralisation : le cas de ceux du canton de Madiago

Abstract

Le canton de Madiago est une ancienne chefferie traditionnelle. Le chef de canton appelé communément sultan dans le canton est religieusement écouté par ses administrés, nous pouvons dire qu’il est même craint. Il exerce une autorité réelle sur sa population qui constitue une force pour lui, et lui, un bouclier pour elle. Il détient tous les pouvoirs. C’est un chef charismatique. Cependant, avec l’avènement des réformes administratives des années 1999-2000, ce charisme des autorités traditionnelles va disparaitre. Ce travail qui part de la documentation écrite et des enquêtes et de terrain, vise à relever les effets de la décentralisation sur le pouvoir des chefs traditionnels. De 2018 à 2020, des entretiens ont été réalisés avec les chefs traditionnels, les autorités administratives et militaires, les fonctionnaires civiles de la zone d’étude. Pour les informateurs qui ne disposent pas de temps d’entretien, un questionnaire leur a été adressé. Les résultats obtenus montrent que le chef de canton perd son pouvoir politique et économique au profit des nouveaux acteurs de la scène politique qui sont les sous-préfets et les maires des communes, une partie de sa population conteste son autorité.