Judiciarisation du viol et désintégration du lien social dans le Tonpki (ouest de la côte d’ivoire)

Abstract

Considéré comme un acte de violence sexuelle qui implique une pénétration sans le consentement de la victime. Il peut être exercé par la force, la surprise, la menace, la ruse et par la contrainte (physique ou psychique) (OMS, 2019). Le viol apparait comme la forme la plus grave d’agression sexuelle et est puni par la loi, mais fait l’objet d’une complaisance insupportable dans la société. La présente étude réalisée du 05 au 28 février 2024 dans la ville de Man (Région du Tonkpi) à l’ouest de la Côte d’Ivoire, analyse les raisons du rejet des victimes de viol qui empruntent la voie judiciaire. A l’aide d’une démarche qualitative, des entretiens semi-directifs (individuels) ont été réalisés sur un échantillon de 28 personnes dans la ville de Man (Région du Tonkpi). Elle a mis en évidence les différentes formes de solidarité qui structurent le vivre ensemble dans le Tonkpi, les perceptions de la population sur la gestion des cas de viol et les mécanismes sociaux mis en place pour la résilience des victimes de viol. Il en ressort que face aux barrières socio-culturelles qui entourent la gestion des cas de viol, les victimes s’attachent aux centres sociaux et aux ONG de lutte contre les VBG dans leur processus de résilience.